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Jeanne Taboni Misérazzi
5 septembre 2016

ET ILS SONT TOUS VENUS: Histoire où se rencontrent quelques uns de mes personnages.

                                                    ET ILS SONT TOUS VENUS !

Le jour où les enfants apprirent que Célestine la dame du Bois Bleu avait besoin d’eux ils décidèrent d’aller la voir. On leur avait dit qu’elle voulait préparer un grand goûter !

C’est ainsi que, Camillou, Louis, Sacha, Evi, Louno, Fatatou, Elia, Paul et Mélusine arrivèrent ensemble à la maison de Célestine. Un instant, ils hésitèrent devant la porte puis Camillou se décida et le joli carillon tintinabulla.

C’est, Violette qui leur ouvrit. Ils la reconnurent tout de suite, elle qui avait eu la chance de visiter le Bois Bleu avec Célestine !

« Entrez ! Entrez ! » leur dit-elle « Célestine vous attend ! ».

Un peu intimidés, les enfants avancèrent dans le couloir où Célestine les rejoignit. Elle leur proposa un bon jus de fruits et pendant que les enfants buvaient, elle énuméra les prénoms de ceux et celles qu’elle voulait inviter à son grand goûter. Elle leur précisa qu’il aurait lieu en plein milieu du Bois Bleu !

Il lui manquait quelques adresses et les enfants la rassurèrent. Ils allaient les trouver. Camillou, proposa de préparer les courriers. Elle adorait écrire. Célestine accepta et Fatatou aida Camillou. Pendant que celle-ci rédigeait les adresses sur les enveloppes, Fatatou recopiait sur des petits cartons les mots suivants : Célestine vous invite à un grand goûter au Bois Bleu, le 1° jour du printemps.

Les autres enfants cherchèrent les adresses qui manquaient.  Ils mirent beaucoup de temps à trouver celle de l’enfant porcelaine. Cela n’étonna pas du tout Louno qui connaissait son histoire par cœur : « Il a passé tellement de temps sur les chemins ! »

Alors pour aider Camillou et Fatatou, les enfants se partagèrent le courrier qui restait à rédiger. A la fin de l’après-midi, tout était prêt !

Violette proposa d’aller déposer les enveloppes à la poste du quartier mais Célestine refusa :

« Ce n’est pas la peine de se déplacer. Nos deux facteurs ne vont pas tarder à arriver. »

Elle eut à peine le temps de terminer sa phrase que, déjà, la douce musique du carillon résonna.

« J’arrive ! J’arrive ! » s’écria Célestine.

La porte s’ouvrit et les enfants reconnurent les deux facteurs : monsieur Pervenche et monsieur Berlu !  Grâce à Célestine, ils étaient réunis. Monsieur Pervenche avait l’air tout petit à côté de monsieur Berlu qui paraissait toujours aussi ahuri !

 Violette se demanda si Célestine avait connu madame Anna dont on disait qu’elle s’était transformée en coquelicot le jour de ses cent ans.  C’était monsieur Berlu qui avait raconté cette histoire étrange mais personne n’avait pu vérifier si c’était vrai.

Les enfants aidèrent les deux facteurs à mettre les belles enveloppes dans leurs sacoches. Ils ne s’attardèrent pas car certains destinataires vivaient au milieu de nulle part et les deux facteurs promirent à Célestine de leur remettre le courrier en mains propres.

Les enfants les regardèrent s’éloigner en pensant qu’ils avaient tous bien travaillé et qu’il leur suffisait maintenant d’attendre le premier jour du printemps

Est-ce que tous ces personnages étranges et ces animaux rigolos seraient au rendez-vous ?

Violette était confiante et c’est elle qui rassura Elia et Petit Louis qui n’arrêtaient pas de répéter : « Je suis sûre que la fée de l’hiver ne viendra pas quand elle saura que Fafala la sorcière est invitée ! »

« Mais bien sûr qu’elle viendra car ce sera pour elle l’occasion de rencontrer une sorcière vraiment pas comme les autres. »

« Et moi, je pense que c’est le roi Carnaval qui refusera. Depuis qu’il a failli être brûlé, il se cache avec sa dulcinée. Il a trop peur d’être retrouvé ! »

C’est ainsi que les enfants rentrèrent chez eux en se disant qu’ils avaient hâte de voir filer le temps vers le premier jour du printemps. 

Et comme à chaque fois, le temps prit juste le temps qu’il fallait.

Quand les premiers bourgeons éclatèrent, les enfants se dirigèrent vers la clairière où Célestine leur avait donné rendez-vous. Elle leur avait dit d’une voix douce : « Vous viendrez en avance pour m’aider à les accueillir. »

Ils arrivèrent tous ensemble et furent émerveillés en découvrant une grande table recouverte d’une belle nappe blanche sur laquelle étaient disposées de jolies assiettes. Etait-ce Violette et Célestine qui avaient tout préparé ?

Déjà les premiers invités arrivaient. Ils faillirent ne pas remarquer le premier. C’était Zaza le rat jaseur. Pour une fois qu’il était invité il ne voulait pas être en retard. Revêtu d’un costume rayé et d’un chapeau doré, il marchait lentement en espérant être admiré.

Célestine l’invita à s’installer pendant que déjà les enfants se tournaient vers un autre groupe d’invités.

Fafala la sorcière arriva avec monsieur Martin. Depuis qu’elle était tombée de son balai dans son jardin, ils ne s’étaient plus quittés. La fée de l’hiver les suivait. Elle fut enchantée quand Célestine lui présenta Fafala. Tout de suite, elle la trouva fort sympathique et Violette fut ravie. C’est elle qui les installa côte à côte.

C’est alors qu’apparurent le roi Carnaval accompagné de sa princesse et le petit roi Benoît qui ne se séparait plus de sa dulcinée. Il avait l’air encore plus petit à côté du roi Carnaval. Pourtant, cela ne paraissait pas le déranger !

Pablito, le semeur de mots, les suivit de près. Il était accompagné du jardinier Edouard Delafeuille et avec leurs grands chapeaux fleuris, ils ne passèrent pas inaperçus. Monsieur Martin fut enchanté de faire leur connaissance.

Quand Lucien les rejoignit, tous les regards convergèrent vers lui. Des poches de son grand manteau dépassaient plantes et herbes folles. Il était avec Marguerite qui ne s’attendait pas à trouver des d’enfants. Elle avait failli refuser de suivre Lucien car elle avait peur de s’ennuyer. Lucien ne tarda pas à sympathiser avec monsieur Martin, Edouard Delafeuille et Pablito, le semeur de mots.

Bien sûr, l’arrivée de monsieur Cabouchou, le prof a la grosse tête fut très remarquée. Il avait l’habitude d’être dévisagé et depuis longtemps cela ne le dérangeait plus. Célestine l’installa au bout de la table pour lui permettre d’être à l’aise.

Finalement, on ne le regarda pas longtemps car déjà tous se tournèrent vers Lulu L’Echalas dont la tête pouvait atteindre les nuages. Il avait eu du mal à se frayer un passage entre les branches des arbres. Il s’approcha du roi carnaval. Ils étaient presque de la même taille et les enfants n’en revenaient pas de les voir réunis.

Petit à petit, les invités trouvèrent leur place autour de la grande table.

Quand les enfants aperçurent Missia, ils ne furent pas étonnés de constater que monsieur Filochet l’accompagnait.  Ils s’étaient sans doute rencontrés en chemin. Ils discutaient comme s’ils étaient, depuis longtemps, de bons copains.

Abdel Kahier fut très ému quand il fit la connaissance de Célestine. Lui qui, pendant si longtemps avait demandé l’hospitalité, était, pour la première fois, invité. Il espérait qu’on lui donnerait l’occasion de lire quelques poésies. Il fut, bien sûr, enchanté de faire la connaissance de Pablito le semeur de mots.

Pourtant, on commençait à s’inquiéter de ne pas voir arriver l’enfant porcelaine. Il avait tellement marché sur les chemins ! Peut-être qu’il était trop fatigué et qu’il n’avait plus le courage de repartir tout seul vers le Bois Bleu.

C’est Evi que l’aperçut la première. Elle poussa un grand cri et tous les regards se tournèrent vers lui.

Aussitôt, les enfants l’invitèrent à s’installer à leurs côtés. Ils étaient tellement heureux de le voir de près.

Petit à petit, toutes les places furent occupées. Nonine, la dinde s’installa à côté de Zaza pendant que Diabolo l’escargot tentait de les rejoindre.

Nonine se disait qu’elle avait beaucoup de chance de pouvoir s’asseoir ainsi autour de cette belle table avec ces invités remarquables, elle qui avait failli être mangée au moment de Noël.

Bien sûr monsieur Pervenche et monsieur Berlu arrivèrent ensemble. Depuis qu’ils avaient fait connaissance, ils ne se quittaient plus.

Quand ils furent tous assis, tout à coup, un grand silence s’installa. Célestine était très émue. Elle pensait que sans son invitation jamais toutes ces personnes et ces animaux se seraient rencontrés. Tous les invités s’attendaient à ce qu’elle prononce quelques mots. Pourtant, ce ne fut pas le cas. Il y eut un long silence suivit très vite par un sifflement étrange.

 Les invités levèrent les yeux : sur un long fil doré, tel un funambule, le magicien du temps évoluait.  Monsieur Berlu et monsieur Pervenche s’étonnèrent car ils ne leur avaient pas apporté le moindre courrier. Ils avaient tenté en vain de le retrouver dans la ville Ofildutemps. On leur avait seulement dit que le magicien était parti depuis très longtemps et personne ne savait où il était.

Quand le magicien du temps arriva au bout du fil, il se pencha et sauta. Tous les invités poussèrent un grand cri pendant que dans leurs assiettes apparut un beau gâteau au chocolat.

Alors le magicien du temps s’approcha de Célestine, lui prit la main, fit une révérence puis s’installa à ses côtés.

Cette fois, tous ne songèrent plus qu’à une seule chose : déguster leur bon gâteau.

Au-dessus d’eux, la pie Pipeli n’en revenait pas. Jamais de mémoire de pie on n’avait vu un tel rassemblement.  Elle imaginait déjà la tête que feraient ceux et celles qu’elle rencontrerait le lendemain quand elle leur raconterait ce qu’elle avait vu en plein milieu du Bois Bleu.

Elle savait d’avance que certains ne croiraient pas à son histoire mais elle était sûre que d’autres l’écouteraient.

En attendant, autour de la grande table, tous avaient la sensation de vivre un instant hors du temps. Pendant longtemps, très longtemps, ils se souviendraient de ce premier jour du printemps et ils étaient persuadés qu’une fois de plus, grâce à Célestine, le Bois Bleu garderait à jamais le souvenir de leur passage.

 

                                                 Jeanne Taboni Misérazzi

 

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